Focus sur la méthode DCF et le mali technique

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La méthode DCF ou discounted cashs flows est une méthode de valorisation qui peut être utilisée, comme d'autres méthodes dans le cadre d'une fusion, afin de déterminer la valeur réelle des entités à fusionner et la parité pour l'échange de titres.

La méthode DCF en tant que valeur réelle permet ensuite d'affecter le mali technique aux différents actifs sous-jacents. Avant le 1er janvier 2016 et la transposition de la directive comptable, le mali technique était suivi extra-comptablement.
 
Valoriser une société par la méthode DCF ou par l'actualisation des flux de trésorerie futurs
 
La méthode DCF est une méthode d'évaluation qui permet d'estimer la valeur réelle d'une entreprise. C'est une méthode très utilisée, pour ne pas dire probablement la plus utilisée, devant l'actif net réévalué et la valeur de rendement.
 

  • Première étape de la méthode DCF : l'estimation des flux de trésorerie futurs

L'évaluation se fait en 4 étapes qui commencent par l'estimation des flux de trésorerie futurs à l'horizon de prévision explicite. Cet horizon de prévision explicite est souvent fixé à cinq ans (et non à l'infini) et dépend du secteur d'activité et du stade de développement de l'entreprise. Il s'agit ici de construire un business plan et d'utiliser les flux de trésorerie disponibles.
 

  • Seconde étape de la méthode DCF : l'estimation de la valeur terminale

Au-delà de l'horizon de prévision explicite, et c'est la seconde étape, il s'agira de calculer la valeur terminale. La valeur terminale est la somme actualisée des flux de trésorerie postérieurs à l'horizon de prévision explicite et donc aux cinq premières années si l'horizon défini est de cinq ans.
 
C'est un flux moyen annuel divisé par un taux d'actualisation compris entre 7 et 18%, duquel on a retranché le taux de croissance à long terme de l'entreprise. Ce taux d'actualisation doit être déterminé et c'est la troisième étape.
 

  • Troisième étape de la méthode DCF : la détermination du taux d'actualisation

Une fois estimés avec suffisamment de sérieux, les flux de trésorerie futurs doivent être actualisés. Cette actualisation s'explique par une exigence de rentabilité minimale. Une attention particulière doit être portée sur le taux d'actualisation qui peut être un choix très subjectif et avoir un impact important sur la valeur de l'entreprise.
 

  • Quatrième étape de la méthode DCF : calculer la valeur des fonds propres

La quatrième et dernière étape permet d'obtenir la valeur des actions ou parts sociales d'une société. De la valeur de l'entreprise calculée au cours des étapes 1 à 3, il reste encore à retrancher la valeur de l'endettement financier net et la valeur des intérêts minoritaires. On obtient ainsi une valeur réelle de l'entreprise.
 
 
Utiliser la méthode DCF pour affecter le mali technique aux actifs concernés
 
Le mali de fusion est l'écart négatif entre l'actif net comptable reçu par l'entité absorbante et la valeur nette des titres qu'elle détenait. Il se décompose en :

  • mali technique ou faux mali, qui correspond aux plus-values latentes retraitées de certains éléments ;
  • et vrai mali qui correspond à une dépréciation de la participation détenue dans la société absorbée.

Le vrai mali est la perte de valeur de la participation de l'absorbante chez l'absorbée. Il est relativement rare.
 
Depuis les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, le mali technique n'est plus comptabilisé entièrement dans un compte 207 « fonds commercial ». Seul le solde non affecté à des actifs bien précis est encore comptabilisé dans ce compte.
 
L'affectation du mali technique se fait en fonction des plus-values latentes sur des éléments d'actifs identifiés et dont les plus-values peuvent être calculées de manière fiable.
 
Ce n'est que lorsque les actifs sont destinés à être vendus à brève échéance, que les plus-values latentes sont évaluées nettes d'impôts.
 
Le mali technique est ensuite amorti ou rapporté au résultat selon les mêmes règles et dans les mêmes conditions que les actifs auxquels il est affecté.
 
De nombreuses sociétés vont devoir procéder à cette affectation du mali technique lors de la clôture de leurs comptes ouverts après le 1er janvier 2016. L'affectation se fera dans les comptes suivants :

  • 2081 « mali de fusion sur actifs incorporels » ;
  • 2187 « mali de fusion sur actifs corporels » ;
  • 278 « mali de fusion sur actifs financiers ».

Chacun de ces comptes pourra faire l'objet d'autant de subdivisions que nécessaire pour faciliter le suivi du mali technique.
 
La commission des études comptables de la CNCC vient de préciser que lorsque l'actif sous-jacent est entièrement amorti, le montant amortissable de l'actif devient le mali technique (après prise en compte de la valeur résiduelle éventuelle). Le mali technique est alors amorti de manière prospective, sur la durée d'utilisation résiduelle évaluée au 1er janvier 2016.
 

Pour plus d'informations

sur le mali de fusion et les méthodes de valorisation, notre intervenante Danièle Depaepe (expert-comptable) vous donne rendez-vous les 29 et 30 mai ou 9 et 10 octobre 2017 à Paris pour suivre la formation Comptabilité des opérations de fusion.

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