Les Big four poursuivent leur évolution vers le conseil
25.10.2022
Gestion d'entreprise
A l'échelle mondiale, le conseil est devenu la 1ère ligne d'activités de chacun des réseaux que sont Deloitte, EY, KPMG et PwC. Et il représente près de la moitié du chiffre d'affaires cumulé de ces Big four contre seulement 27 % en 2008/2009.
La crise de la Covid-19 n'a pas changé la donne. L'activité de Deloitte, EY, KPMG et PwC est de plus en plus — en tout cas en valeurs relatives — orientée vers le conseil et de moins en moins vers l'audit (ou plus généralement les plus missions avec assurance dans la mesure où, selon les réseaux, la ligne d'activité s'appelle audit ou missions avec assurance). C'est ce qui ressort de nos calculs issus des communiqués de ces réseaux sur plusieurs exercices, le dernier en date portant sur 2021/2022 — à l'exception de KPMG pour lequel les dernières données connues portent sur l'exercice 2020/2021.
Cette tendance structurelle se manifeste sur le chiffre d'affaires cumulé des Big four. Le conseil a génèré 49,27 % de l'activité sur ce dernier exercice contre 45,97 % sur l'exercice précédent. Et ceci dans un contexte de forte croissance du chiffre d'affaires global en un an. L'activité cumulée de ces quatre réseaux est passée de 164,5 milliards de dollars (en 2020/2021 pour Deloitte, EY et PwC ; 2019/2020 pour KPMG) à 187,1 milliards de dollars (en 2021/2022 pour Deloitte, EY et PwC ; 2020/2021 pour KPMG), soit une progression de près de 14 %. Cette tendance se manifeste aussi au plan individuel. Au point que pour la 1ère fois, chacun de ces quatre réseaux internationaux voit le conseil représenter son activité leader. Ce n'était pas le cas sur l'exercice précédent pour PwC.
Toutefois, ces résultats doivent être analysés avec prudence. Notamment parce qu'il s'agit de chiffres d'affaires agrégés de réseaux, et non pas de données consolidées de groupes classiques d'entreprises, mais aussi parce qu'ils ne sont pas audités. De plus, nous avons retenu certaines hypothèses qui sont discutables dans la mesure où les lignes d'activités des uns et des autres ne regroupent pas nécessairement les mêmes services et où l'activité fiscalité et juridique est à part car elle n'est considérée ni comme du conseil ni comme de l'audit. De plus, la définition même de la notion de conseil fait débat dans le contexte de ces réseaux mondiaux d'origine comptable. D'ailleurs, dans le cadre de son projet de scission à l'échelle mondiale de ses activités dans deux structures, l'une d'audit et l'autre de conseil, EY envisage de loger dans cette dernière l'essentiel de ses activités juridiques et fiscales. Si l'on suit cette hypothèse, l'activité mondiale d'EY dédiée au conseil représenterait potentiellement 68 % de son chiffre d'affaires.
Source : communiqués des 4 réseaux / Actuel-expert-comptable
(*) Pour KPMG, il s'agit de l'exercice précédent
(**) L'intitulé se limite parfois à Fiscalité. A partir de l'exercice 2020/2021, c'est le cas d'EY
Source : Deloitte / Actuel-expert-comptable ; année fiscale se terminant le 31 mai
(*) comprend les activités de consulting et financial advisory jusqu'en 2014/2015 ; l'activité risk advisory a été ajoutée à partir de 2015/2016
(**) Intégré à l'audit en 2008/2009 ; appelé risk advisory en 2015/2016 et rattaché au conseil
Source : EY / Actuel expert-comptable ; année fiscale se terminant le 30 juin
(*) y compris transaction advisory services jusqu'en 2019/2020 puis strategy and transactions à partir de 2020/2021
Source : PwC / Actuel-expert-comptable ; année fiscale se terminant le 30 juin
(*) activité appelée fiscalité jusqu'en 2016/2017