Pendant la période fiscale, soignez l’intégration de vos nouveaux salariés

Pendant la période fiscale, soignez l’intégration de vos nouveaux salariés

22.03.2022

Gestion d'entreprise

Entre échéances à respecter et rendez-vous clients, l’accueil et la formation d’un nouveau collaborateur comptable peuvent virer au casse-tête en période de pic d’activité. Voici les conseils de quatre cabinets pour une intégration sereine.

Baptême du feu, rush… les qualificatifs extrêmes ne manquent pas pour décrire la période des bilans qui, chaque année, rime avec surcharge d’activité, pour les équipes d’expertise comptable. Si les cabinets essaient d’organiser leurs recrutements avant ou après, ils doivent parfois intégrer de nouveaux salariés précisément lors du pic.

"Il n’y a pas de recette miracle, reconnaît dans un sourire Gaël Nicolas, expert-comptable dirigeant du cabinet E & C de Lannion. Il faut organiser le travail pour accompagner le nouveau venu". Ce dirigeant explique que chaque profil ayant ses compétences et ses appétences, il est nécessaire de confier au nouveau venu des tâches lui permettant de rentrer dans son poste dans les meilleures conditions. Donc, des tâches qu’il fait aisément, qu’il apprécie, et pour lesquelles il sera plus rapidement opérationnel. Quitte à répartir différemment le travail dans l’équipe.

Une approche partagée par Sandrine Fourment, expert-comptable de BGH Expertise à Toulouse (France Défi) : "L’objectif étant, en période haute, de sortir les dossiers en temps et en heure, il faut organiser la production et réorienter les travaux pour que le nouveau venu soit efficace dans ce qu’il a à produire. Il faut aussi souligner le fait qu’il intègre une équipe et participe à la bonne marche de celle-ci".

Le recours à un tuteur permet de mettre le «pied à l’étrier», d’autant plus en période fiscale. "Le tuteur est différent du manager. Il a plutôt un profil de senior sur le poste, explique Lucas Praud, responsable développement RH à la DRH de Baker Tilly Strego. Le tuteur joue le rôle de référent et de coordinateur. Il est formé pour. En période fiscale, il est important qu’il n’ait qu’un seul collaborateur à suivre, pour plus de disponibilité.

Un suivi organisé

Cette disponibilité de l’entourage est la clé d’une intégration réussie en période haute. "Il est utile de bloquer des plages dans les agendas, estime Félicien Crépin, expert-comptable associé du groupe CF. Avec par exemple 15 mn dédiées tous les 2 jours au dialogue avec les nouveaux venus, à la réponse à leurs questions. On systématise alors le suivi et on optimise l’intégration". Pas question, lors de ces 15 mn, de répondre à une urgence au détriment du nouveau collaborateur. Pour Sandrine Fourment : "Comme tout le monde est très occupé, en période fiscale, il est nécessaire que le tuteur puisse se faire relayer par  d’autres membres de l’équipe, lorsqu’il est obligé d’aller en clientèle, par exemple. L’idée est que le nouveau venu ne passe pas 3 jours seul dans son coin, sans que personne ne lui prête attention". L’enjeu est d’éviter que le salarié se décourage et abrège sa période d’essai. Gaël Nicolas témoigne : "Depuis 2-3 ans, nous demandons à nos nouveaux salariés un rapport d’étonnement lors de leur période d’intégration. Il s’agit d’un outil précieux, qui pointe les ajustements éventuels à apporter, notamment sur la prise en main des outils". Tous les cabinets le reconnaissent : période fiscale ou pas, les nouveaux collaborateurs passent par un temps incompressible de formation aux outils et aux process du cabinet.

S’appuyer sur la DRH

La DRH s’avère un précieux relais d’intégration, au côté de l’équipe opérationnelle. "La présentation du cabinet, le tour des bureaux  peuvent être assurés par les RH, plus disponibles, estime Sandrine Fourment. Tandis que la formation au logiciel, à la gestion interne doivent être prévus dans les agendas des personnes adéquates".

Chez Baker Tilly Strego, une prise de contact avant l’arrivée du nouveau salarié permet de préparer le terrain : "Il s’agit d’un appel téléphonique d’explications de l’intégration à partir de J-15, avec le tuteur  et le manager", explique Jacques Joseph Bouyer, responsable recrutement à la DRH de BT Strego. Enfin, si la période fiscale est stressante, les cabinets reconnaissent qu’il s’agit d’un classique, inhérent à la profession. Félicien Crépin observe : "L’accompagnement d’un nouveau salarié doit, idéalement, laisser une large part à l’autonomie, à la réflexion, et se garder de verser dans l’assistanat. Il faut trouver un juste équilibre et laisser le collaborateur faire part de ses propres pistes et idées". Une attention bienveillante, en quelque sorte, mais loin du paternalisme étouffant.

Olga Stancevic

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