Intelligence artificielle : synthèse pour les professionnels du chiffre

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Intelligence artificielle
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L'intelligence artificielle est probablement la principale révolution à venir pour les comptables et les experts-comptables.

Alors que EY l'utilise déjà pour envoyer un drone réaliser des inventaires toujours plus précis, Deloitte utilise Argus pour récupérer les données importantes de n'importe quel document électronique.

Car si l'on peut aisément imaginer qu'à terme, le professionnel du chiffre ne fera plus de saisie comptable, certains cas d'usages de l'intelligence artificielle pour permettre d'accélérer et d'automatiser de nombreuses tâches restent encore à inventer.

L'objectif pour le comptable ou l'expert-comptable sera d'obtenir des résultats toujours plus précis, grâce à une plus grande quantité et variété de données.

Les emplois classiques de tenues pourraient être remplacés par des professionnels capables de créer et d'entretenir des outils d'intelligence artificielle, adaptés aux besoins de l'entreprise ou du cabinet.

On peut imaginer des travaux de saisie et de révision (manuels) qui seraient remplacés par la vérification et l'audit des systèmes d'intelligence artificielle des entreprises en complément des contrôles internes associés à ces outils.

Le professionnel du chiffre garantit alors la conformité aux normes comptables, à l'éthique, aux lois et règlements, en accompagnant la performance de l'entreprise, elle-même dopée par l'intelligence artificielle.

 

 

L'intelligence artificielle : qu'est-ce que c'est ?

L'intelligence artificielle comprend l'apprentissage machine ou automatique, l'apprentissage profond ou encore le traitement du langage naturel. Elle imite le comportement humain et évolue sans cesse de sorte que ce qui constitue de l'intelligence artificielle aujourd'hui pourrait sortir de la définition, demain.

Rappelons que l'on distingue l'IA dite faible, celle qui se concentre sur une tâche unique comme la reconnaissance vocale, les jeux d'échec ou les véhicules autonomes, de l'IA forte, capable d'appliquer ses connaissances à un autre domaine, de planifier l'avenir grâce à son expérience et ses connaissances ou de s'adapter au changement.

 

Certains outils comme la RPA (robotic process automation) ne sont pas toujours considérés comme de l'intelligence artificielle. Pour certains auteurs, il ne s'agit que d'une imitation des actions des humains en automatisant les rapprochements bancaires ou encore le suivi des comptes fournisseurs.

 

Pour mettre en place et adapter l'intelligence artificielle aux besoins des comptables et des experts-comptables, des connaissances en programmation avec python et R, SQL et NoSQL (pour la récupération, l'édition et la manipulation de données) sont nécessaires.

 

La création d'applications est aussi possible à l'aide des plateformes dites Low-code ou No-code (sans code) ou d'outils dédiés tels que « create ML » d'Apple, Kube Flow (accepté par la plateforme AI de google).

 

Les principales applications de l'intelligence artificielle en comptabilité et audit

Si les premières applications sont en train d'apparaître dans les grands cabinets d'audit et les grandes entreprises, parfois via la RPA, l'intelligence artificielle n'est pas limitée aux grands comptes.

 

Pour avancer sur la question de l'intelligence artificielle, il faut comprendre à quoi elle peut servir en comptabilité. En voici quelques exemples.

 

C'est l'IA faible qui nous intéresse ici, celle qui peut apprendre à effectuer des tâches spécifiques et bien définies.

 

L'IA apprend à trouver des modèles dans des ensembles de données avant de les utiliser pour faire des recommandations, faciliter la prise de décision, etc. Les tâches peuvent être démultipliées et combinées dans un but précis.

 

Les rapprochements bancaires ou la vérification des comptes de tiers (doublons etc.) en sont un premier exemple.

 

À l'international, un outil appelé Advanced Bank Reconciliation (ABR de Nolan Business Solutions) importe les opérations bancaires, les compare automatiquement à d'autres données (enregistrements comptables par exemple) en fonction de règles définies par l'utilisateur et fournit un rapport sur les données non rapprochées.

 

Doubles entrées, erreurs de saisie peuvent être repérées facilement par ces systèmes qui apprennent ensuite à en repérer toujours plus.

 

Toujours à l'international, Sigma IQ est un système qui apprend des erreurs humaines pour les inclure ensuite dans les rapprochements automatiques et vérifications qu'il effectue. Le comptable se contente alors de traiter les éléments qui ressortent en anomalie, ce qui réduit d'autant les travaux d'arrêté des comptes.

 

Grâce à la facturation électronique et une IA, il devient possible, après réception des factures au format numérique, de les comparer automatiquement au bon de commande lorsqu'il existe ou au contrat et enfin, de vérifier que le paiement est autorisé pour le bon montant.

 

Enfin, en audit, l'intelligence artificielle peut être utilisée tout au long de la démarche d'audit, de la planification de la mission à l'émission du rapport final en passant par la collecte de données sur le terrain. L'évaluation du contrôle interne et la définition du seuil de signification n'en sont que des exemples supplémentaires.

 

Aux États-Unis, Ai Auditor de MindBridge Analytics analyse le grand-livre pour classer les transactions en fonction du risque (faible, moyen ou élevé) ce qui permet ensuite d'orienter les travaux.

 

KPMG utilise sa plateforme Clara dans le même but : extraire des données, les comparer à d'autres sources pour ensuite se concentrer sur les éléments qui présentent les risques les plus élevés.

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